Les fausses promesses de l’Intelligence Artificielle et le véritable problème de la pauvreté et du sous développement cérébral

Selon certains, l’immortalité est pour demain et le bébé qui vivra 1000 ans déjà né. Il y a maintenant des universités qui prônent la singularité et les papes de cette tendance s’appuient sur un lourd mélange de science-fiction et de prophéties. R. Kurzweil a par exemple décidé que l’évolution atteindra son apogée dans un mélange mi-humain mi-robot. Un problème de ces « prophéties » et théories est qu’elles ne tiennent pas compte du fait que l’histoire est susceptible de changer à cause de luttes politiques et de la dynamique complexe des sociétés. Rien n’est complètement programmé et les guerres, le changement climatique, les catastrophes épidémiques ou, à l’opposé, un système de santé plus efficace et largement répandu, des engagements politiques et communautaires peuvent atténuer ces tendances néfastes.

En attendant, des problèmes plus évidents et plus stressants sont ignorés. Ainsi, des études récentes ont montré que la diminution de la faim et l’approvisionnement alimentaires des enfants malnutris peuvent non seulement améliorer les retards de croissance mais aussi l’épaisseur corticale et plus tard le QI. Des études réalisées au Brésil, aux Philippines, au Pérou, en Jamaïque et au Zimbabwe ont associé une faible croissance avec des résultats scolaires et des scores cognitifs peu élevés. Plus récemment, une étude au Bangladesh, financée par la fondation  Gates, a utilisé l’EEG, l’IRM et la spectroscopie proche infrarouge sur des bébés malnutris (âgés de 2-3 mois) et a montré des volumes de matière grise plus faibles. Une étude de 130 enfants à Dhaka (âgés de 36 mois) a montré des profils d’activité cérébrale distincts chez les bébés avec des retards de croissance associés à plus d’activité en réponse aux stimuli non-sociaux (camions…). C. Nelson et son équipe (Boston et Dhaka) examinent  maintenant le résultat 5 ans plus tard afin de déterminer si le développement du système visuelest affecté chez les bébés et enfants sous-alimentés.

Une autre illustration de la nécessité de prendre en compte l’apport socio-économique et alimentaire dans la compréhension de la façon dont le cerveau se développe et la façon dont il est modifié avec des séquelles à vie.

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