Pax Americana, orgasme féminin et autisme

L’affaire est emblématique du protectionnisme des autorités US. Une entreprise allemande découvre un produit qui aurait un effet bénéfique sur l’orgasme chez les femmes. Après avoir fait des essais coûteux avec succès, elle demande aux autorités de la Food & Drug Administration (FDA) une autorisation de mise sur le marché américain. Les 28 experts de la commission la refusent, arguant que l’efficacité n’est pas prouvée. Après de multiples refus, la société allemande jette l’éponge et vend -pas cher- le brevet à une petite entreprise US. Celle-ci fait un lobbying politico-médiatique d’enfer, avec le renfort des féministes et de proches du pouvoir sur le thème « il faut s’occuper des femmes et de leurs plaisir ». On fait même défiler devant la commission des interviews individuelles montrant que le taux d’orgasme mensuel passe de 2 à 2.5 ! Et ça marche, la même commission va donner l’autorisation de mise sur le marché. Le lendemain, le brevet est vendu 1 milliard à une autre entreprise. Conclusion, pour pénétrer le marché US, vaut mieux être représenté par des locaux, les scientifiques européens n’étant pas fiables comme tout un chacun sait.

Toute proportion gardée, nous avons vécu une situation analogue. Ayant obtenu des résultats prometteurs sur un traitement pharmacologique de l’autisme, nous avons entrepris des démarches pour avoir un brevet US et avons découvert une véritable course d’obstacles. D’emblée, les autorités de brevet fédéral commencent par nous opposer un brevet US antécédent vide de contenu sans aucune démonstration de son action sur l’autisme et avec des conclusions farfelues. Une fois cet obstacle contourné par des arguties administratives coûteuses, la FDA nous demande des examens supplémentaires, absurde s’agissant d’une molécule utilisée depuis 40 ans dans une autre indication et avec des effets secondaires limités et parfaitement identifiés… Bien entendu, ils ont des circonstances atténuantes s’agissant d’un travail piloté par un laboratoire Marseillais et non Bostonien ou New-Yorkais !

Conclusion, le protectionnisme se conjugue très bien en américain.

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