L’affaire est entendue, les anglais risquent encore une fois de prendre le large et de rapprocher le « God save the queen » au « In God we trust ». L’union Européenne n’a pas arrêté de faire des concessions pour les garder auprès de nous. Surtout ne pas froisser la City et les iles anglo-normandes qui logiquement seraient plutôt à placer du côté des iles Caïman. Il s’agit de ces quelques milliers de mètres carrés archaïques dans lesquels transitent des milliards pas toujours bien acquis. A chaque fois que les Européens ont voulu une loi commune un peu « sociétale » les anglais s’y sont opposés. Ils ne veulent pas de limite du temps de travail, semaines de congés de maternité et considèrent que l’âge minimal pour le travail des enfants n’est pas franchement nécessaire. Ils en sont encore à Dickens ! Schengen pas besoin, on va chez eux avec un passeport et pour les garder nous faisons des concessions et leur promettons plus qu’à Thatcher que l’on aurait déjà dû laisser dehors à l’époque.
Comme dans les divorces, serait-il déraisonnable de faire comme eux et déterminer par référendum, si nous voulons d’eux dans l’Union Européenne ? Après tout, on nous permet des référendums sur des sujets autrement moins importants quand à l’avenir de notre pays. Avec l’Angleterre, c’est l’Europe des marchés, sans âme, sans frontières pour le capital mais clouée et hermétique pour toutes avancées sociale. Sans les anglais, l’Europe pourrait être plus concentrée sur le social et la répartition des richesses, même si à l’heure actuelle, cela n’en prend pas le chemin. Avec les anglais, nous sommes condamnés à accepter toujours plus de concessions alors même qu’ils resteront toujours ailleurs et sans aucune volonté de partager quoi que ce soit avec nous. Comme dans tout divorce, on pourrait ensuite amoureusement aller faire notre shopping à Soho et profiter de leurs scènes théâtrales uniques. On nous dit que sans l’Angleterre, nous nous retrouverions en tête a tête avec les allemands et que l’Europe deviendrait germanique. Mais ne l’est-elle pas déjà ?
Nos problèmes viennent en grande partie de l’absence totale de « biodiversité » dans les cercles dirigeants de notre pays, les mêmes technocrates sachant a peu près tout sur tout, formé dans les 2 ou 3 mêmes écoles et ignorant tout de la vie réelle. Sans parler de cette maladie administrative, cette peur d’innover et ces luttes stériles sur tout et n’importe quoi. Il n’en reste pas moins que ce n’est pas la présence de l’Angleterre au sein de l’Union qui va nous guérir de ces maux !
Y. Ben-Ari